Le récit

Le récit au minuscule, oui, car j'aurais sans doute d'autres choses à raconter en plus que j'ai oubliée sur le moment... puis c'est toujours très personnel ce GRAND moment, le premier accouchement. Les émotions changeront au fil du temps, en pensant à cette journée qui m'effrayait peu avant mais qui je sentais allait durer très long, mais qui maintenant m'émeu et m'a semblé si court...

Tout à commencer à 9h du matin quand je me suis levée. Plein de liquide coulait entre mes jambes, des bons petits écoulements quand même. Mais pensant que c'était rien, je continuais mon petit réveil, prenant mon petit dej', m'habillant et me faisant amener par mon chéri chez mes parents.

A 10h, mes parents ne sont pas revenus de leurs shopping, moi j'étais seule chez eux, avec mon frère qui dormait encore. Je les appelle pour qu'ils m'emmènent à la maternité, voyant les écoulements continuer fortement, je comprend seulement au bout de 2h que je perd petit à petit les eaux......

Ils arrivent et m'emmènent à la maternité, il est 11h. Je me présente aux urgences, on m'allonge dans une salle et la sage femme ne prend pas la peine de m'examiner beaucoup voyant l'eau dégoulinante sur le siège. Dès qu'elle sort de la salle, le temps s'arrête, je me rend compte que c'est aujourd'hui, que c'est maintenant.... après 42 SA + 2, ça y est, je vais passer de fille à mère, ouaouuuuuu! Je bloque, j'ai peur et je suis heureuse, mais j'ai peur vraiment de ce qui va se passer : de l'accouchement en soit même si je le sens bien, puis surtout après, quand j'aurais mon fils dans les bras, que je serais responsable de lui. Je me sens si seule, bien que je sois entourée de médecins , de mes parents, de mon conjoint...

Après cette pause je contacte mes parents pour leur dire qu'ils peuvent s'en aller, puisqu'ils attendaient à l’accueil, attendant de mes nouvelles, puis je contacte le futur papa à venir. Il est un peu près 13h quand il arrive. Quelques minutes plus tard on m'annonce que j'ai le temps de marcher une bonne heure pour faire venir le travail. Nous sortons un peu, et dans le même temps allons chercher à manger pour môsieur qui a faim (mais moi aussi j'avais faiiiiim!!!) , un ptit hamburger-frites et coca. Lors de cette promenade, nous nous asseyons dans un coin, dehors, mais toujours à l'hopital, il fait beau et doux pour un 4 janvier. Je marche et tourne en rond pendant que mon chéri mange. L'heure passée je reviens aux urgences pour la suite et au final une sage femme me dit de remarcher encore une heure, n'ayant toujours pas de contractions. Nous profitons alors pour nous eclipser et rentrer chez nous et finir ma valise (ça prend 5min à y aller en voiture).

A 15H, nous sommes chez nous, je fais ma valise puis je me met sur le canapé et regarde france O qui passe Robinson Crusoé avec Pierre Richard, un film que j'adore, que j'avais regarder lors d'un Noel avec mon père il y a des années de cela...

15H15, nous repartons à la maternité, esperant que ce fut la dernière fois que l'on me fait "marcher". Au final on m'installe dans une salle de pré travail, avec monito. Une sage femme arrive et me dit que j'au désormais 2 solutions aux choix : attendre encore ou déclencher... Je décide déclencher, ne me voyant pas attendre 3 plombes les contractions qui je sais ne viendront jamais seules...

La sage femme veut me poser la perf mais se loupe à deux fois, puis décide d'appeler une collègue qui y arrive du premier coup, j'ai l'air de quoi avec mes deux mains badijonées de rose? Avant de m'installer réellement, on me propose vers 16h de changer pour une salle de travail individuelle, youhouuuuuuu me dis je , je serais seule et tranquille pour accoucher !!.

Vers 16h30 ( à partir de là je ne regarde plus ma montre..) on me pose la péridurale, ce qui j'ai trouvé n'ai vraiment pas plus effrayant qu'une piqure normale, non mais sans blague, c'est juste une piqure dans le dos quoi ! Puis on me met le liquide pour les contractions. Ah ! un petit détail, je tremblais comme une feuille, pas par le froid, mais par neurvosité.

A partir de là, le chemin de croix commence, le travail commence vraiment, je ne peux plus reculer, bébé arrive vraiment.

Je vomit à chaque nouvelle dose de produit pour les contractions et de péridurale, une fois toutes les heures ou demi heure, bon ça m'a pas gâché l'accouchement mais c'était pas cool.. Cependant, bien que le travail soit là, bébé bloque à 4 cm, la sage femme commence à voir la césarienne se pointer.... Je suis bizarement soulagée, car encore en moi je pensais que bébé ne passerais jamais dans le bassin.

1H après un médecin arrive, m'osculte et sens une 2eme poche des eaux qui bloque bébé. Après l'avoir percée, c'est la glissade ! En 2h bébé passe de 4 à 8 cm. La je commence à flipper, il va arriver dans ce fameux bassin trop étroit où il ne passera jamais, me dis je...

Puis quelques temps après, après des centaines de textos que mon chéri envoie à ma mère pour la rassurer et à sa famille (malgré qu'il soit plus de 2h du mat....) ça y est, je suis toute dilatée, c'est le moment, il va falloir pousser, puis bébé a du mal à supporter le fameux bassin.

On m'installe sur les étrier car je ne sens plus du tout ma jambe gauche (mais dieu merci, la péridurale c'est magiiiiiique) .

Et c'est parti pour un semi-marathon de 15min .... même un 10km est plus épuisant que ça ... Je pousse donc durant ces 15min , sans vraiment en baver, mais je me concentre et je pousse, la main de mon chéri derrière ma tête, et qui m'encourage avec ses paroles. Puis enfin, la sage femme qui me dit d'attraper mon fils, tout blanc, et LOURD! Oui lourd, c'est ce que j'ai pensé en l'aggripant, je ne l'avais jamais trouvé aussi lourd dans mon ventre. Il est né à 2h39...

On me le colle sur moi, il est chaud, on le frotte pour qu'il puisse crier un peu. Et je l'entend, je sens sa chaleur, je ne le sens plus en moi mais sur moi... J'ai la sensation qu'on me vole un moment privélégier qui est la grossesse mais de gagner doucement le statut de protectrice de ce petit ...

Papa et les sage femmes vont le nettoyer, on me laisse seule à ce moment. Ce moment où je pleure, car ça y est je suis redevenue 1 , alors que j'étais 2 pendant neuf mois, parce que ça y est j'ai mon fils qui est né, parce qu'il est en bonne santé, parce que je suis maman, parce qu'il est papa, parce que tout s'est bien déroulé, parce que, parce que... Pleins de raisons....

Puis on me le remet sur moi, plus propre, demandant sa maman, et redevenant tout calme sur moi. Je suis maman, sa y est.... Je tiens mon garçon dans les bras, et je le réchauffe, je suis heureuse, et j'ai l'impression que je viens d'accoucher de ma propre vie, que ma vie commence à ce moment là....

Voilà ce magnifique moment, le commencement d'une nouvelle vie pour moi, mon chéri et notre petit Gabriel.

Voici mon petit bébé à quelques heures de sa vie :)